Vietnam

Régis Gasnier et Marie Duval à Mui Ne

Satanas et Diabolo (du 5 au 10 octobre)

Un coup de starter et d'oeil dans le rétro ; "accroche toi poulette, on engage le rodéo". On n'avait ni blouson noir, ni aigle sur le dos, mais on se sentait un peu comme des loubards sur Martine, notre "moto". Martine c'est une Yamaha, une rouge avec des flammes sur les ailes, une bécane qui en a sous le capot. Un peu comme Rémy Julienne, on démarre le bolide, on dompte la bête à près de 50 MPH, pour 200 mètres de frisson. Sur les pistes de Mui Ne, on appuie sur le champignon, direction le marché, histoire de nourrir son homme avant cette virée endiablée. Chevauchée infernale, on avale des kilomètres d'asphalte noire pour atteindre les dunes blanches. Torses et cheveux au vent, les Easy Riders du bac à sable, se sentent forts, se sentent fiers et ne se laissent pas marcher sur les santiags. Vroum-Vroum. Ma B.B. fermement cramponnée ne connait plus personne, qu'elle me confesse. Désormais, faudra compter avec "Bitume". Et elle à l'arrière ? C'est "Diesel", ma gonzesse.

Régis Gasnier et Marie Duval à Danang

Le vieux couple et la mer 
(du 1er au 5 octobre)

Elle était sage et sereine, sentait la vase, mais qu'elle était belle. Elle portait un voile rouge et carré, une jupe verte avec des reflets, lorsqu'il y a 3 mois, nous l'avons quittée. Depuis ce jour, de parler d'elle, nous n'avons cessé. Entre impatience et frustration, elle devenait notre deuxième sujet de discussion. Mais voici venu le jour de nos retrouvailles. Nous enfilons nos itsy bitsy teenie weenie, tout petit, petit bikini, et autre poum-poum short que nous mettions pour la première fois... Nous arrivons enfin à Da Nang, un peu en retard... Mais elle etait bien là, devant nous, sculpturale et bien roulée, tenant un bouquet de coquillages et crustacés. Elle arborait une robe blanche, dechirée. Fallait la voir, dechainée. Alors, avec passion, nous nous enlaçons. Son baiser, humide et salé. Brasse, papillon et dos crawlé... Quelques caresses avant de nous claquer les fesses et, déjà, la nuit tombe. Il se fait tard. Dans 3 jours, nous nous sommes promis de nous revoir.

Marie Duval en trek sur Cat Ba

20°50'N, 107°00'E (du 27 au 30 septembre)

Le Golfe du Morbihan et la Baie d'Halong ont beau faire partie du club très prisé des plus belles baies du monde, ne vous méprenez pas, la comparaison s'arrête là. Un speed boat rouillé pour Navispace, nous débarquons sur Cat Ba, l'Ile-aux-Moines locale aux effluves de Nuoc Mam. Des pains de sucres à faire rougir Quiberon, du sable fin à faire palir Arzon. Et comme dans une mauvaise série américaine, on s'est perdu, au milieu d'une jungle tropicale, primitive. Oubliez charmantes sternes, apathiques bulots et autres royales dorades, ici les bestioles sont invraisemblables. Des qui piquent, des qui sautent, des qui rampent et des qui s'accrochent à tes cheveux. Insectes répugnants, reptiles hypnotisant, crustacés géants, poissons aux longues dents et autres mammifères volants sont légion en ces lieux. Oubliez également la tenancière de la crêperie du coin et sa spatule vous préparant une complète, ici l'autochtone te dévisage, au complet, avec sa machette. Alors on retrouve notre "chemin" et déjà, comme des rats quittent un navire, nous devons fuir. Loin du crachin breton, ce qui arrive n'est rien de moins qu'un typhon, Nesat de son prénom. Précipitamment, de Ninh Binh nous prenons la direction.

Communauté Hmong Sapa Marie Duval
De gauche a droite : Tchi, Marie, Tsong et Ma

Les triplettes de Sapa Ville
(du 24 au 27 septembre)

"Ouuuuhhh, how are you from, ouuuuuhhh from French, ouuuuuhhh c'est trés joulie. Many many shopping from me ?!" Bienvenue chez les Hmongs noirs, sympathique minorité perchée à 2500 mètres d'altitude, dans les nuages, au coeur des rizières de Sapa. Ma, Tchi et Tsong, pareilles à des soeurs : les Sapa Sisters. Notre première, Business Ma, c'est la plus maline. Notre deuxième, Big  Hug, est la plus caline. Notre troisième aime la blague, nous la surnommerons "soeur fou-rire". Notre tout sont trois malicieuses, roublardes et gredines. On discute, on chambre, on rit. Et on se prend d'amitié pour ces trois copines. On les suit. Avec nos têtes dans les nuages et nos pieds dans la boue, entre d'inoffensives poules d'eau et un xénophobe Water Buffalo qui aurait déja blessé un japonais, on court après. On glisse et on rit de plus belle. On dérape, elles nous relèvent. Elles me surnomment affectueusement Monkey et veulent présenter, "for ever" un de leur frère à Marie... On sue à grosses gouttes... avant de tester la goutte locale. "Gu nia ga ! Ga nia gu ?!" Dzu, mari de notre deuxième semblait avoir déja questionné le breuvage avant notre arrivée. On fredonne en Français, elles entament un chant du fond des âges, du fond des gorges, du fond des âmes. On est scotchés. "Juka !? ... Ok, mais le dernier..."

Régis Gasnier à Hanoi

Capilloraté (23 septembre)

Suite à de multiples messages critiques pour le moins anonymes, pour certains sarcastiques, émanant de différents groupes de pressions identifiés pour majorité dans le Morbihan et en Mayenne, je me suis résolu à revoir l'essentiel de cette coupe qui déplait tant à l'autre bout de la planète. La mode chinoise se voulant trop excentrique, trop excentrée, en bref trop exotique à mon goût, j'ai cédé aux faveurs de ce coiffeur de trottoir Vietnamien venu me racoller. ''Un Edouard aux mains d'argent'' très bon marché. 1,60 euros que sa prestation m'a couté. J'espère maintenant que vous aimerez...

Marie Duval, carnets de voyage

Gestion du sommeil (du 19 au 21 septembre)

En bons "tourdumondistes", on dort peu. Souvent mal. Parfois pas. Rien de comparable avec le Commandant Cousteau, Thomas Coville, ou le Capitaine Igloo... Mais plus comme leurs femmes, entre coup du sort, de stress, de barre, de coeur, de fatigue, de mou, de foudre, de fouet et d'epée dans l'eau. Malgre cela, on garde le cap, on écope, on écume, dans des trains sans place, des couch sans canap', des bus "discoclub" et autres embarcations de fortune. Naviguant de nuit comme de jour, de micro-sommeils en micro-sommeils, adossés à une poubelle, percutant sur notre route toutes sortes de mammifères terrestres. Notre tête de pont vire à babord, à tribord, toute. Un bout de table pour poser son front. L'Amoco Cadiz sous nos yeux "mer rouge" de merlan pas frais. Les sirènes viennent nous embrasser, un poulpe nous réveiller. Mais après trois mois de traversée, on tient la marée, nos quarts, le coup et la barre. Escale à Hanoi avant un nouveau départ.