Russie

Régis Gasnier, trek de 6 jours sur Olkhone

Les chamanes sont nos amis (du 17 au 23 juillet)

Ile de légendes et de mythes, Olkhone est peuplée d'esprits chamaniques. Et nous avons aujourd'hui l'assurance d'en avoir fait l'expérience. Ecoutez plutôt cela. Au commencement, Chamane s'est fait bovin. Nous réveillant sur la plage, de beau matin. Au deuxième jour, il se fit canin. Nous l'appelerons Philippe, ce sera notre loup domestique, notre copain chien. Au troisième jour, Chamane se fit goéland. Facile à repérer, celui-ci savait pêcher, lorsque ceux du port de Vannes te harcèlent pour un quignon de jambon-emmental. Au quatrième jour, Chamane se fit rapace. Tournoyant au dessus de nos corps asséchés, au beau milieu de la plus grande réserve d'eau douce au monde, le lac Baïkal... Au cinquième jour, Chamane se fit moucherons, n'ayant de cesse de squatter bouches, yeux et mentons. Au sixième jour, Chamane se fit fourmis. Par millions. Marie trouva bon de leur soumettre en offrande les nouilles que nous rationnions avec précaution... Au terme de notre parcours initiatique, de nous gratifier, Chamane crut bon. Sur la main de Marie est venu se poser, nuances de violet, un magnifique papillon. Sur mon pied, une splendide mouche à merde aux yeux marrons. 

Marie Duval, cheval à Irkutsk en Russie

Western Ravioli (du 12 au 16 juillet)

Vous prenez le Transsiberrien ?! En troisième classe !?! Pendant 4 jours ?!?!? Me dites pas que vous allez à... Irkoutsk, c'est pas du tout comme on nous avait dit. Certes, un exil dans la Capitale sibérienne était jugé pire que la mort, mais ca, c'était y'a 200 ans. Irkoutsk. Ses maisons de bois, ses chevaux, et ses chinois. Irkoutsk c'est un peu comme un bon Lucky Luck à la sauce soja. Ces derniers vendent tout et n'importe quoi, mais toujours Made In China. Dans un décor de cinéma, l'occasion pour nous de décerner un "Noodle d'Or" au zen et étonnant Kostia, pour sa soupe aux champignons que sa mère aurait trouvés quelque part, au nord, dans les bois... Et une "Etoile de Shériff" à Luba et Arthium pour une incroyable chevauchée aquatique. Hiha !

Transsiberien en Russie Marie Duval et Régis Gasnier

Les ''Malenkiy Francuzy'' du wagon 15

(du 8 au 12 juillet)

Nous arrivons à la gare 20 minutes avant le Grand Départ. Quai numero 1, sagement, nous attend notre transsiberrien. Parce qu'on aurait du s'y prendre plus tôt, on nous a attribué les "places" 46 et 48, celles du haut... Les pires selon les locaux. Car ces grands espaces qui font rêver de nombreux européens ne sont ici rien de plus que 90 vilaines heures à tuer. Les unes sur/sous les autres, les 54 couchettes laissent déborder bras, coudes, mains, ventres et pieds. De troisième et dernière classe, il faut dire que le Wagon 15 offre un niveau de confort et d'intimité proche de celui d'un clapier. Comme dans une roulotte russe, on ne sait sur qui on va tomber. On a adoré. Entre les nombreux vendeurs de boissons, pains à la viande, fouines empaillées et des robinets impossibles à faire fonctionner, dans le train comme sur le quai, les petits Français, il a fallu les aider. Et les Russes nous ont bien dépannés. Sacha, 120 kg de viande saoule et un coeur gros comme un magnum de vodka, nous offre des pièces de carpes séchées alors que Aleksander, en vieux trappeur, nous tend la bière qui, semble-t-il, va de paire. Et puis y'avait cette jeune étudiante, Rita. Et Victor, parachutiste et soldat ou encore Igor, jeune acrobate de 8 ans et sa baboushka... Nous étions les "petits Francais" du wagon 15 et on a vraiment aimé ça.

Sad animal toy in Russia

Vodka, connecting people (7 juillet)

En Ukraine nous t'avons découverte. En Russie, nous avons appris à te connaître. Vodka, je crie te nom. Fierté nationale, elle est la copine de majorité de russes mâles et guérirait même certains canards malades. La Vodka donc, à consommer sur ordonnance ou avec modération, se lit dans les coeurs (parfois sur les visages) et possède le don de transformer l'atmosphère en franche rigolade. En témoigne notre sage expérience avec Maria et Simon, couple de "couchsurfer globe-trotter" russe, heureux propriétaires de Carlos, l'escargot géant et de Philippe, un écureuil de terre. Elle confectionne des poupées d'animaux tristes. Lui fume la pipe, vend des cartes de crédits et vient d'etre promu !... Direction un véritable bar moscovite où se produit un groupe de "rock primitif". En ballon, l'alcool de patate est servi avec du poisson cru et des "Jumbo" cornichons. "Un dernier petit verre, Camarade ?!" Alors Vachè zdarovié et restez connectés. Vous comprendrez...

LenineLand Resort (du 2 au 6 juillet)

''Racket, drogues, prostitution, viols, torture, cannibalisme..." Loin de ce que nous promettait Bernard de La Villardière, Moscou parait tout juste plagier ces médiocres séries Californiennes qu'elle a longtemps censurées. Avec maladresse, la ville applique les codes américains de "la vie rêvée". Entre marteau et faucille, la capitale moscovite prend des airs de Parc Astérix. Portiques, vendeurs de glaces et baraque à frites. Saloon, grande roue, château de princesse, train fantôme, bateau pirate... Rien ne manque. Sauf le bon goût, le bon sens et la cohérence. Spiderman, dans un costume trop grand, se gratte les fesses lors des photos avec les enfants lorsqu'au même moment, les sosies de Staline matent les p'tits culs qui défilent. Plus étonnant, ces touristes qui jettent de l'argent au dessus de leurs épaules, lorsque plusieurs baboushka viennent se courber pour le ramasser. Jusqu'entre tes pieds... S'il avait une tombe, Lénine s'y retournerait... Car en effet, le fondateur de l'Union Soviétique baigne dans son jus depuis 1924. Attraction phare, le dictateur dans son bocal est aujourd'hui au coeur du business du tourisme local...