Guatemala

Enfants communauté de Xeo, dans le triange d'Ixil, Guatemala

Les chats et les souris (du 10 au 17 juillet)

Après trois heures d´une marche harassante dans les montagnes d´épinettes du triangle d´Ixil, nous atteignons Xeo, village fantôme en terre inconnue où il règne une atmosphère étrange. Pas une âme qui vive. Pourtant, de petits empreintes de pieds nus dans la boue et des ombres derrière une hutte en terre trahissent la présence d´êtres de petite taille. Puis des chuchotements. Et enfin des rires. A notre approche, des silhouettes s´envolent comme une nuée de Quetzales. Des femmes et des enfants d´abord. Et on aperçoit enfin, entre chèvres et cochons, deux yeux marrons. Depuis notre arrivée nous étions épiés, suivis, traqués par une palanqué. Nous sommes cernés. "Kamabi ?!" Douch, Davy, Torr, Cecilia, Dalena, Pedr, Margarita... Ils sont bientôt une quinzaine autour de nous, Tchitchisse et Malia, qui se rapprochent à chaque vers de Pirouette Cacaouete. Puis on joue aux billes, on se sourit. Trois petits chats, un chapeau de paille, un paillasson et un somnambule plus loin, ils nous tendent la main pour faire se balancer un éléphant sur une toile d´araignée. Un jeu tellement amusant que tout à coup. Bim bam boom,  ils ont tapé, c´est gagné !

Marché de Chichi au Guatemala

En direct de la bourse de Chichi 
(du 8 au 9 juillet)

Loin de New York, Londres, Tokyo et Paris, Chichi. Sur les marchés, les petits porteurs, vendent, échangent, marchandent, achètent, revendent et investissent le moindre mètre carré pour y négocier selon les cours. Avec sur le dos leurs obligations. La salle des marchés tremble à chaque transaction. Les bourses s´affolent et les quetzal passent de mano a mano. On crie, on court. Sans jamais dégringoler, sans jamais chuter. Ces petites entreprises ne connaissent pas la Crise. Tomates, herbes, patates, café. Et lait, c´est bon pour la croissance. Le coton s´envole, le haricot s´effondre et, à la clôture de Chichi, traders en costumes sont déjà partis. Ne reste que feuilles de chou et quelques radis.

Transports chicken bus au Guatemala, Régis Gasnier

Ayudante cherche Chicken Bus (du 4 au 7 juillet)

Cher Motorista,

Jeune, de bonne présentation, gominé et de bonne éducation, je cherche actuellement un poste d´ayudante. Deux années d´expérience sur la ligne Antigua-San Pedro m'ont permis d'appréhender les problématiques liées au transport collectif express et je serais heureux de vous appuyer dans les tâches afférentes à votre activité. Des études supérieures en art du cirque option gymnastique et funambule ont affuté mon goût pour le risque et ma capacité à sauter, courir, et entrer par la fenêtre d'un bus en marche. Mon record de charge est établi a 132 personnes et je suis capable de monter bombonnes et moutons de plus de 40 kilos sur le toit d´un camion. Aussi, un Master en force de vente a fini d'aiguiser mon sens des affaires et des négociations. En particulier avec les étrangers. Je suis physionomiste. En outre, les gens me disent doué en comptabilité et en calcul mental. J'ai également hérité de notions de mécanique de mon père, lui-même chauffeur de moto taxi à la capitale. Ainsi je suis toujours prêt à me retrousser les manches et à dépanner. Accessoirement, je sais siffler sans les doigts jusqu'à 75 décibels et j´ai plusieurs cours de klaxonne à mon actif. Je ne suis ni allergique aux gaz d'échappement, ni asthmatique. Je n'ai pas peur de la mort et j'aime les chansons romantiques. Je crois en Dieu, je suis catholique. Dans l'attente d'un éventuel essai à bord de votre chicken bus,

Votre dévoué ayudante.